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Octobre 2012

 

J’haïs le hockey

 

par JH Roch

 

Le moment est bien choisi pour couvrir ce roman de François Barcelo.  En plein début de saison de notre sport national, J’haïs le hockey plaira autant aux amateurs qu’aux rébarbatifs, en autant qu’ils apprécient les romans noirs.

 

Par un malheureux hasard, Antoine Vachon se retrouve à remplacer le coach, décédé la veille, de l’équipe de hockey de son fils de 14 ans.  Puisque parmi toutes les mamans et les quelques papas des jeunes joueurs aucun ne pouvait prendre cette charge, le piège s’est refermé sur Vachon qui justement est le seul qui haït le hockey.

 

Chômeur, séparé, mauvais père, Antoine accepte son rôle pour un premier match, vaguement motivé par un nébuleux salaire.  On peut difficilement faire pire, lors d’un match de hockey, que de se faire expulser de la patinoire lorsqu’on est coach : Antoine réussit cet exploit.  Malgré tout, son équipe remporte le match, puis réintègre l’autobus vers le motel où ils dormiront tous chemin faisant.

 

C’est là qu’Antoine, encore bouleversé par l’expérience d’éprouver un esprit d’équipe inattendu, apprend ou plutôt devine les circonstances dans lesquelles l’ex-coach aurait été assassiné.

 

Chacune des pages de J’haïs le hockey est, comme toujours avec les romans de Barcelo, un noir délice.  Cela tient-il à son humour sans joie, à sa vision plane et même concave de l’espèce humaine, à son imagination tragi-comique, à ses personnages tellement minables qu’ils nous font sentir à peine mieux qu’eux, je ne sais pas.  Toujours est-il qu’on en redemande, qu’on en est accro, qu’on attend le prochain roman la machoire décrochée, pantelant et en manque.

 

Je vous préviens, votre addiction ne sera pas du tout soulagée par ce roman.  J’ai trouvé celui-ci d’un effet encore plus fatalement raffiné que tous les autres du même auteur.

 

Méchant roman, J’haïs le hockey. Méchant roman.

 

J’haïs le hockey

par François Barcelo

Éditions Coups de Tête

111 pages