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Février 2013

 

Vivre, c’est guérir !

 

Par JH Roch

 

Femme de communication, Nicole Bordeleau se retrouve à 38 ans avec un diagnostic de maladie chronique.  Et cette maladie se classe parmi celles dont on ne parle qu’à ses amis intimes.  L’hépatite C se contracte surtout par contact sanguin.  Pour cette raison, on l’appelle la maladie des drogués à cause des échanges de seringues.

 

L’hépatite C mène tout droit à la cirrhose du foie, donc à la mort.  Une mort lente et douloureuse.  Pour vivre longtemps avec l’hépatite C, il faut donc s’astreindre à une vie spartiate, renoncer à de très nombreux aliments, gérer la fatigue sans compromis, avoir un rythme de vie régulier.

 

Pigiste, organisatrice d’événements, communicatrice pour les médias et spécialisée dans le domaine de la mode… la vie tourbillonnante de Nicole Bordeleau ne peut se conjuguer avec l’hépatite C qu’avec une discipline de fer et une volonté, sinon de guérir, à tout le moins de vivre et survivre le plus longtemps possible.

 

Le parcours intérieur de l’auteure aux prises avec SA maladie lui feront faire un pèlerinage sincère dans son passé, sa jeunesse en Abitibi, son affirmation homosexuelle, sa soif inextinguible de se faire des contacts, de bâtir sa carrière, son dérapage lors d’un long séjour à Provincetown, ses amours, ses déboires.  Pour en arriver à apprécier le défi que lui a lancé LA (et non plus SA) maladie, il lui a fallu traverser plusieurs déserts.  Mais finalement, son cheminement, soutenu par l’exploration et la pratique avancée du yoga et de la méditation, l’amène à se transformer pour le mieux.

 

Ce n’est pas un mince exploit d’arriver à ce résultat tout en continuant de gagner sa vie.  Son espoir de guérison n’est plus au premier plan car elle découvre qu’en effet vivre, c’est guérir tous les jours, se renouveler tous les jours, passer quotidiennement par-dessus les échecs, les blâmes, les frustrations petites ou grandes, s’émerveiller du soir au matin des tendresses, des chances, des bonnes choses et des joies.  Pendant ces journées, le corps se refait et se guérit; l’esprit l’encourage et joue en équipe avec le corps. Vivre le moment présent, c’est aussi accueillir le moment suivant.  Et ainsi de suite, toute une vie.

 

À la mi-cinquantaine, Nicole Bordeleau a fait le point en écrivant ce livre.  Partager son expérience avec ses contemporains, qu’ils soient malades ou en bonne santé, c’était une excellente idée.  J’irais jusqu’à dire qu’il s’agit d’une première autobiographie très réussie.  Et dans plusieurs années, espérons-le, nous pourrons peut-être en lire une seconde qui serait certainement tout aussi passionnante.

 

Vivre, c’est guérir !

par Nicole Bordeleau

222 pages

Éditions de l’Homme